mardi 4 juin 2013

Les immigrants souverainistes

Voici une vidéo rafraîchissante dans ces moments de fureur, ou le mouvement de libération nationale subit à la fois les assauts des colonisés et d’une fausse gauche, prompte au procès de pureté idéologique et adepte de la politique de la terre brûlée. J’ai pour ma part très peur de constater la progression de cette droite réactionnaire, raciste et dévote, et de cette prétendue gauche qui accepte de disparaître sous prétexte d’accepter l’autre. La proposition du compromis, de l’union autour de valeur commune, a encore sa force, mais elle est conspuée par les hurleurs et les pleureuses. Le fierté des immigrants est intéressante, non seulement parce qu’elle porte l’espoir, mais parce qu’elle ne peut être accusée de volonté de replis, de racisme, d’intolérance.

dimanche 14 octobre 2012

La civilisation par Seth Godin

Un petit billet sur la civilisation par Seth Godin, que j’ai trouvé intéressant.
«If civilization is stability, kindness, safety, the arts and a culture that cherishes more than merely winning whatever game is being played, we live in a very special time. There are certainly more people living a civilized life today than ever before in history. (And we still have a long way to go).»
Lire l’article en entier ici : Civilization.

vendredi 21 septembre 2012

J’ai du mal à suivre ce Boisvert. Les étudiants actuels viennent de milieux favorisés et fréquentent en général moins l’université que dans certaines autres provinces. On va dire, parce que le principe est bon même si les chiffres sont manipulés. En quoi, magiquement, cela veut-il dire qu’il faut restreindre l’accès aux études des étudiants moins fortunés? Et pas un mot sur la répartition des budgets. 80% pour la recherche. Il faudrait que les étudiants et leurs parents subventionnent de leurs poches la recherche? Et l’argent que je mets de côté chaque mois, il irait à 80% à subventionner la recherche? Tout ce qu’on a au Québec, et par la je veux dire tout, on le dois à une population éduquée. Et on a ça parce que on a eu la révolution tranquille et qu’on a pris la décision collectivement d’avoir une université accessible à tous. Revenir au niveau d’avant la révolution tranquille, c’est du vandalisme. Du vrai. L'éducation c’est bien. On en veut plus, on en veut pas moins. Un étudiante rembourse en moyenne huit fois ce qu'il a coûté à la société. Huit fois. En moyenne. Plus on en a, plus on gagne. Sans compter qu’une population plus éduquée connaît moins de crimes. Moins de problèmes de santé. Vire ça de n’importe quel bord, on gagne à une accessibilité toujours croissante. C’est bon, c’est pas mauvais. L’Allemagne, la grande Allemagne qui tient toute l’Europe debout à elle toute seule a pas une goutte de pétrole. C’est pas les saucisses qui la font vivre. C’est les Allemands. Une population éduquée avec des frais de scolarité de, attendez que je me souvienne... Ha oui! zéro. Le savoir c’est une richesse sur laquelle personne peut nous charger d’intérêt. On en veut plus, je sais pas pourquoi on en voudrait moins. Comment payer? Si on retaxait le gain de capital, pour commencer? Ça peut financer toutes les universités au grand complet, recherche comprise, pis la spéculation a jamais créé une cenne de richesse, sauf pour les gens que ce Monsieur sert avec fidélité.

mardi 7 août 2012

La maudite vague orange

Ils rêvent de vague orange.

Il y a plusieurs chose qui me dérangent chez Québec Solidaire. La première, c’est que leur positionnement sans nuance et leur manie de prendre chaque moulin à vent pour un géant fait qu’ils resteront marginaux, et ainsi représentent la meilleure garantie d’un long monopole de la droite dans notre système qui n’aime que le bipartisme.

L’autre chose est pire: leur manque de respect pour l’adversaire. Leur mépris hautain pour tout ce qui n’atteint pas la pureté de leurs aspirations. Cette arrogance rageuse qui fait qu’ils préfèrent la politique de la terre brûlée que le simple compromis. Laisser le champ libre à la droite vaut mieux que le compromis. Le PQ ne vaudrait pas mieux que les libéraux, mentent-ils un peu partout, au mépris de l’évidence. Pratique, de condamner ses adversaires sociaux démocrates pour les lois spéciales, les vols, les conflits d’intérêts, les magouilles, les citoyens gazés, frappés, enfermés, commis par leurs adversaires.

Culpabilité par association. Toujours. Chaque jour.

Ils rêvent que la vague orange qui a porté le NPD se reproduira à la dernière minute et les portera aux nues. Mais ça n’arrivera pas. Ce que l’on voit avec nos yeux nous montre qu’il y a toute la différence du monde entre le PLQ et le PQ, et que nous avons payé très cher de l’avoir oublié. À peine parviendront-ils à épaissir les murs derrière lesquels ils s’enferment.

Et, bien sûr, il y a leur souveraineté au conditionnel. Celle que l’on fait si, et seulement si, celle que l’on fait parce que. La souveraineté pour la gauche, et seulement la gauche.

C’est quoi, leur gauche au juste? Je me pensais gauchiste, parce que je croyais que la démocratie était une valeur de gauche. Je pensais que, dans un Québec indépendant, ce serait le peuple qui déciderait si le gouvernement sera à gauche ou à droite. Visiblement, Québec Solidaire connaît un moyen d’empêcher ça, de cour-circuiter la démocratie. Je ne dirai pas qu’ils prêchent la dictature; je pense simplement qu’ils croient à la magie.

La droite, en attendant, ne réserve pas ses attaques à ses alliés. Elle dévore, et dévore à grande vitesse, pendant que Québec Solidaire critique la position du Parti Québécois sur la viande hallal, présentant l’étiquetage obligatoire comme un acte «raciste».

Qu’est-ce que c’est que ce féminisme de bazar qui permet à Françoise David de s’indigner des proportions de Barbie en pleine campagne électorale, alors même que ses militants traitent Djemila Benhabib de raciste et d’intolérante parce qu’elle veut libérer les femmes d’un carcan religieux qui leur impose des lois de l’âge de fer? Une arabe ne peut pas s’exprimer sur les pressions qu’elle a vécu, sur son désir de s’échapper de cette prison mouvante que certains hommes musulmans voulaient lui coller sur le dos contre son gré? La défense des victimes, c’est ça l’intolérance pour Québec Solidaire? En écoutant les militants de ce parti, on apprend vite qu’on est, non seulement à droite, mais fascistes, de vrais gardes chiourmes pour les camps de concentration de demain.

Ben non, désolé, je ne suis pas intolérant, je ne suis pas raciste. Les vrais racistes, on les trouve facilement. Ils veulent stopper l’immigration. Ils font un scandale quand un musulman va dans une cabane à sucre sans manger de jambon dans le sirop d’érable. Ils étaient dans l’ADQ, maintenant la CAQ. Et ils risquent de s’emparer de la balance du pouvoir avec l’aide bienveillant de QS.

Ils rêvent de vague orange, mais ils ne l’auront pas, parce qu’ils n’obtiendront pas de majorité en traitant les modérés de racistes.

Jack Layton était positif jusqu’à la caricature. Il ne faisait pas passer de tests de pureté gauchiste à ses adversaires.

Ou est le projet? Ou pourrons-nous marcher, dans ce festival de la rectitude?

Depuis le début de la campagne, je n’ai pas vu beaucoup d’interventions de militants solidaires qui ne portaient pas l’insulte et l’arrogance, surtout pour le PQ. Ou pour les modérés, comme moi.

Ils rêvent d’une vague orange. Ils sont bons pour ça, rêver.

lundi 6 août 2012

Une petite réflexion sur le vote stratégique

Depuis le début de cette campagne, plusieurs déplorent qu’il n’y ait pas eu d’entente entre les divers partis progressistes, et surtout entre les principaux partis souverainistes.

Certains partisans de Québec Solidaire affirment que le Parti Québécois est le responsable de ce fait, car il a refusé de s’allier à eux. C’est une demi-vérité: Québec Solidaire s’est montré tout aussi fermé. Québec Solidaire ne voulait pas plus que le Parti Québécois d’alliance. Aucune offre n’a été faite dans ce sens. Et le semblant d’union entre Québec Solidaire et Option Nationale ne comprend même pas la circonscription de Mercier.

Quand au vote stratégique... Bon, allons-y. Pensez une minute à notre grand nord, à ce qu'on pourrait se payer si on percevait des redevances à la tonne, plutôt que de payer les infrastructures et laisser des étrangers filer avec les profits. Pensez aux scandales à répétition. Mais surtout, pensez à la loi 78. Aux étudiants matraqués, aux policiers lançant des grenades dans des foules pacifiques, aux yeux crevés, aux arrestations politiques, aux détentions arbitraires.

Un autre quatre ans avec ça, peut-être?

Pauline Marois a peut-être ses travers (en général, on exagère beaucoup), mais elle n’aurait jamais ordonné d’arrestations politiques. Elle a déjà monté les frais de scolarité, c’est vrai. Une petite semaine de manifestation, un jour de grève, on négocie comme des grands. Pas d’explosifs lancés dans la foule. Pas d’étudiants mutilés. Pas de mépris. Pas de crise.

Je le sais, j’étais là. J’ai marché, j’ai fait la grève. À cette époque, ça n’exigeait pas de courage, de lunettes de ski et de foulard mouillé. On pouvait amener ses enfants manifester sans craindre pour leur vie.

Le PQ a trois petits pour cent d’avance sur le PLQ, ses scandales et sa loi spéciale. C’est ça que vous pouvez obtenir. Vous ne convaincrez aucun Caquiste, aucun libéral: juste des péquistes. Trois pour cent et c’est tout. Passé cette marge, on ressigne avec Charest.

Avec ce trois pour cent en plus, il n’y a pas de gouvernement à l’horizon, ni de balance de pouvoir, seulement la rage et l’impuissance, encore quatre ans. Ça vaut la peine, pour avoir un Solidaire de plus, pour que Option Nationale soit quatrième au lieu de cinquième dans trois ou quatre circonscriptions?

Il ne faut pas voter pour Françoise David, pour Aussant ou pour Pauline Marois (et très certainement pas pour Charest). Il faut voter pour soi, pour l’avenir de nos enfants. Moi, je vote parce que je pense à ma petite fille, pour son environnement, pour son monde. Il faut changer maintenant. On ne peux pas rejeter éternellement le bien en espérant le mieux pendant que notre Québec est vendu à l’étranger.

jeudi 2 août 2012

Non, ils ne sont pas tous pareils

On a déjà eu deux fois deux mandats péquistes consécutifs et on n'a jamais connu les dérives que l’on voit maintenant. Le pire qu’on a connu, c’est des coupures en santé, alors que le fédéral sabrait les transferts. En échange, on a au moins eu le déficit zéro. Les libéraux, avec augmentation des transfert et don d’un point de taxe de vente, n’ont rien arrangé en santé, nous ont collé un tarif régressif de 200$ par dessus et ont augmenté la dette de plus du tiers malgré tout. Maintenant, on a un déficit record, de nouvelles taxes et surtout une foule de tarifs régressifs, la classe moyenne est étranglée, la santé se privatise à vitesse grand V et les bandits dirigent le gouvernement. On ne peut pas se permettre un nouveau mandat libéral. On a besoin de souffler. Pas dans dix ans. Maintenant.

dimanche 13 mai 2012

Le fascisme et Charest

Vous le savez, je crains la chute de la civilisation. Pas la fin du monde, car les hommes sont des animaux extraordinairement débrouillards, mais un véritable recul de la civilisation. J’étudie ce thème, je l’observe depuis un bon moment. La meilleure manière d’étudier la société est sans doute l’histoire. Une de ces «sciences molles» que les spin doctor du Parti libéral décrient sur tous les forums. Un des exemples les plus clairs et les plus vifs de la chue de la civilisation est l’extrême droite. Je n’ai jamais perdu de vue l’extrême droite. Sa montée inexorable en Europe, en ce moment même. Je ne croyais pas la voir surgir ici, au Québec. Il y a pourtant un fond favorable au fascisme au Québec, notamment notre anti-intellectualisme. Tout ce qui est doté d’un diplôme est suspect. L’idée que l’éducation soit un luxe inutile. Et voici qu’un gouvernement utilise cette perception pour tenter de sauver sa peau, alors qu’il devra d’ici un an défendre un bilan catastrophique sur tous les points de vue. Je ne parlerais pas de fascisme si ce même gouvernement n’utilisait pas à sa guise les outils de répression mis à sa disposition pour attiser une crise qu’il a lui-même créée d’une manière irresponsable et cruelle. S’il ne trouvait pas les moyens de rire alors que des jeunes se font crever les yeux, sont font lancer des explosifs à la tête et se font gazer en masse. Mais il le fait. Ce gouvernement emploie la terreur, sans égard à sa responsabilité ou à la dignité qu’on attend d’un gouvernement. Pour servir ses véritables maîtres, ceux qui remplissent les caisses, ceux qui tirent des ficelles de plus en plus évidentes, ce parti a franchi la ligne qui sépare la droite de l’extrême droite. Je pourrais le détailler en entier, mais heureusement, un bloguer l’a déjà fait, dans un excellent article de Marie-Christine Lemieux-Couture, Stratégies fascistes dans la gestion de crise au Québec. Je ne suis pas d’accord avec tout. Il y a, dans les commentaires, un appel à l’abstention, dont j’ai déjà dit tout le bien que je pensais. Et cette assertion ridicule que le Parti québécois et le Parti libéral se valent. Le Parti québécois n’a pas encore ordonné l’utilisation d’explosifs contre les manifestants. Lorsqu’il a voulu monter les frais de scolarité, il a négocié, et personne n’a perdu un œil. Il est la seule réponse plausible à Charest, la seule manière de faire de la colonie de Power Corp une sociale démocratie, même timide. Notre seule porte de sortie à ce qui ressemble de plus en plus à du fascisme authentique.